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Le vermifuge chez le cheval : Un danger pour l'environnement ?

Dernière mise à jour : 5 juil. 2024


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1- Rappel sur la vermifugation du cheval


Les principaux parasites digestifs du cheval sont les vers et les larves d’insectes (gastérophiles).

Le parasitisme interne est la première cause de colique chez les chevaux.


Pour la prévention, les chevaux sont traités avec des antiparasitaires (vermifuges).


Certains vermifuges tuent les vers adultes mais pas les œufs, ils ont peu de propriétés insecticides.

D’autres ont des propriétés insecticides puissantes et tuent à l’intérieur et à l’extérieur (œuf, larve et adulte).


La vermifugation est devenue systématique et régulière ce qui fait apparaître des résistances.


2- L’impact de la présence de vermifuge dans les crottins


Le recyclage naturel des crottins est indispensable, il se fait grâce à divers insectes coprophages notamment.

Il assure un apport organique en minéraux et azote pour le sol et il évite l’accumulation de matières fécales animales sur le sol.


L’impact des vermifuges sur l’environnement n’est pas négligeable.

Certaines molécules contenues dans les vermifuges sont nocives pour les insectes responsables du recyclage des crottins.


Les anciennes molécules comme la Phénothiazine, Coumaphos, Ruelène, Pipérazine et Dichlorvos ont des effets nocifs sur les insectes coprophages. Cependant, ces molécules ne sont plus commercialisées de nos jours.


La molécule Avermectine montre des effets létaux (mortels) ou sub-létaux (perturbation du développement et de la fertilité) sur la faune coprophage et les larves.


La molécule Moxidectine est, elle, moins toxique pour les insectes coprophages cependant, la toxicité de cette molécule dans le milieu aquatique est très élevée.


A cause de cette toxicité, généralement, dans les centres équestre la population de coléoptères ou d’insectes coprophages est plutôt faible, par conséquent, la décomposition et le recyclage des crottins ne ce fait pas ou sur des durées beaucoup plus longue.


3- Comment limiter les dégâts sur l’environnement ?


Premièrement, en ayant une utilisation raisonnée du vermifuge.


Cela signifie que, il ne faut pas vermifuger pour rien.

C’est-à-dire, il est préconisé de faire une coproscopie avant de vermifuger.


Une coproscopie est le fait de faire une analyse des crottins afin de déceler la présence potentielle de vers, larves…


Si, il n’y a rien lors de la coproscopie, pas la peine de vermifuger.

Si, il y a une présence de vers ou larves, vous pouvez vermifuger.


Deuxièmement, en ayant une bonne gestion des pâtures lors de la vermifugation.


C’est-à-dire, lorsque vous vermifuger les chevaux dans la pâture n°1, laissez-les 2 à 4 jours après vermifugation dans cette même pâture puis, changez-les en les mettant dans une nouvelle pâture ‘’neutre’’.


Une fois que les chevaux ont été changés de pâture, vous avez le champ libre pour pouvoir passer au nettoyage de la pâture.


Le nettoyage de la pâture passe par l’enlèvement de tous les crottins de la pâture (même si la pâture fait 3 ou 4 hectares).

L’enlèvement des crottins de la pâture après la vermifugation est indispensable afin de limiter les risques pour l’environnement, la faune et la flore présents naturellement dans la pâture.


4- Où évacuer les crottins ?


Généralement, les crottins sont évacués dans des fumières spécifiques à l’intérieur des écuries ou du centre équestre.


Les crottins évacués dans les fumières sont généralement proposés à la vente ou en don à des particuliers qui viennent les chercher eux-mêmes.


Concernant les crottins contaminés par des médicaments ou des vermifuges, ils ne doivent pas être laissés à disposition des particuliers et doivent être évacués dans des bennes spéciales, les bennes à déchets verts qui sont situés en déchetterie généralement.

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